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Méditation sur l’Epiphanie
Article mis en ligne le 16 janvier 2014

Méditation du Père José pour le dimanche de l’Épiphanie

Debout, Jérusalem ! Resplendis : elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Le prophète Isaïe nous fait entrer dans le sens du mot : Épiphanie. En grec, la langue dans laquelle ont été écrits les évangiles, Epiphaneia veut dire “apparition” ou “manifestation”. Dieu se manifeste ; Dieu se montre aux hommes ; elle est venue, ta lumière.

Dans la tradition la plus ancienne de l’Église, la fête de l’Épiphanie, la fête de Dieu qui se montre, qui se révèle au monde, s’appuie sur 3 moments de la vie de Jésus, à travers 3 textes qui seront lus et médités durant ce mois de janvier dans nos églises.

Le premier : Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem...
Le second  : Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain...
Et le troisième  : Il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples. Or, on manqua de vin...

Épiphanie, 3 moments, 3 signes, 3 textes : Les Mages, le Baptême dans le Jourdain et les Noces de Cana. Dieu se fait connaître aux hommes en se faisant un homme lui même : Jésus, Dieu avec nous. Jésus est la lumière du monde, lumière dont le psaume 71 nous donne à découvrir comment elle illumine notre terre : En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes !... Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

Ce matin, je vous invite à nous arrêter sur ce premier volet de la fête de l’Épiphanie, l’épisode des mages.

Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem. Qui sont-ils ces mages ? Des prêtres, des magiciens, des astrologues ? D’où viennent-ils ? De l’Orient, Perse, Mésopotamie, ou ailleurs encore ? Combien sont-ils ? l’évangile ne nous le dit pas.

Au fil des siècles, la tradition a fait de ces mages les représentants de tout le monde connu : l’Afrique, l’Asie, l’Europe ; un noir, un jaune, un blanc ; signe d’universalité, signe que Jésus n’est pas le Christ, l’envoyé pour quelques uns seulement mais pour tous les peuples, pour chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui habite notre terre.

Pendant longtemps, l’Église a vu dans ce signe d’universalité une invitation à porter l’Évangile au bout du monde, à soutenir l’effort missionnaire à travers les autres continents. Et nous n’avons pas oublié cette dimension de la mission puisque chaque année, et ce matin, la fête de l’Épiphanie est l’occasion d’une prière d’un soutien spirituel et matériel aux églises des autres continents.
Mais les immenses bouleversements que connaît notre monde changent la donne. L’Épiphanie signe d’universalité n’est plus seulement une invitation à porter l’Évangile au bout du monde mais aussi un appel à porter l’Évangile au bout de notre rue.

L’étranger n’est plus de l’autre coté des mers, il est à notre porte, il est notre voisin. Pas seulement parce que les migrations, les brassages de population, ont amené là où nous vivons des gens de tous pays. Mais surtout, parce que la vie moderne, fait de nous des étrangers les uns aux autres. La liberté individuelle, l’épanouissement personnel ont, dans notre société, un prix à payer qui est de nous éloigner les uns des autres, parfois jusqu’au repli sur soi.

L’Église a pris cela de plein fouet. Nos contemporains sont plus en plus nombreux à être étrangers à l’Évangile et à son message ; à être étrangers à l’Église, à ses paroles, ses gestes, sa prière, sa culture...

La fête de l’Épiphanie met en avant ce formidable défi auxquels, nous les chrétiens, sommes confrontés : manifester Jésus le Christ au monde, à notre société, porter l’Évangile au bout du monde et au bout de notre rue, porter l’Évangile à nos voisins et nos amis, à nos enfants et petits enfants.

Formidable défi que de trouver les mots, les actes qui auront une résonance dans les cultures d’aujourd’hui ; les mots et les actes qui permettront à des frères étrangers au Christ de le rencontrer et de le connaître, qui permettront que naisse la foi. L’Épiphanie est aussi une Pentecôte, un appel à ce que le souffle de l’Esprit nous aide à proclamer l’Évangile dans toutes les langues et les cultures de la terre.

Comment ne pas avoir une prière particulière pour ces chrétiens qui sont en première ligne, et que leurs engagements confrontent à tous ceux qui sont étrangers au Christ ; ceux qui en catéchèse et catéchuménat, dans la préparation aux sacrements, dans l’accompagnement des moments heureux et difficiles de la vie, et dans bien d’autres lieux de l’Église, deviennent par leurs paroles et leurs actes, la lumière du Christ pour leurs frères.

Les mages sont porteurs de cadeaux, l’or, l’encens et la myrrhe, autant de signes qui nous parlent de Jésus, de son identité ; l’or qui nous le dit Roi ; l’encens qui nous le dit Dieu ; la myrrhe qui nous le dit Crucifié, donnant sa vie.

Et en ce début d’année qui est souvent le temps des résolutions et des projets, je vous invite à regarder aussi ces présents des mages à l’enfant comme une invitation à la réflexion personnelle. S’il nous faut porter l’évangile au bout de notre rue, ne le faisons pas les mains vides. Que seront mon or, mon encens, et ma myrrhe ? Que donnerai-je de moi-même, de mon temps et de ma disponibilité, de mes passions et de mes talents, de mon essentiel ?. Avec quoi irai-je à la rencontre de mon prochain ? Comment serai-je signe de Dieu durant cette année 2014 ?

Bonne réflexion et bonne année à tous. Qu’en 2014, resplendisse dans vos vies la lumière et la gloire du Seigneur. Amen.