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Adieu Maman Félicie
Article mis en ligne le 3 juillet 2013
dernière modification le 15 septembre 2013

Les obsèques de Félicie ANTONINI

L’église était à peine assez grande pour accueillir toute l’assemblée venue assister lundi 24 juin aux funérailles de la Maman du Père José, décédée le 17 juin à l’âge de 85 ans. La plupart des prêtres du Pôle missionnaire Brie-Sénart ont concélébré la messe qu’a présidée le Père José, entouré également des diacres des différents secteurs.
« J’entre dans la Vie », c’est cette réflexion de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, pour qui Maman Félicie avait une grande dévotion, qui a orienté toute la célébration eucharistique et si grande que fût la peine de la famille venue de Corse, des frères en Eglise, des paroissiens, des fidèles, des amis ou des connaissances, c’est bien le message de paix et d’espérance qu’a retenu l’assemblée.
Espérance d’entrer dans le royaume de Dieu et espérance de « la vie du monde à venir » telle que nous la proclamons à chaque eucharistie.
Cette espérance nous l’avons exprimée dans le chant d’entrée (Nous attendons dans l’espérance Ton retour Seigneur Jésus), psalmodiée (Le Seigneur rachètera ses serviteurs, pas de châtiment pour qui trouve en Lui son refuge) et méditée dans les Béatitudes de Saint Matthieu (Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés).
Plutôt que d’obsèques en grande pompe il convient de parler d’une messe empreinte d’une immense ferveur et d’une incomparable sérénité, tout à l’image de la foi en Jésus-Christ qui animait la Maman de Père José.

Qui était donc « Maman Félicie » ?

Et d’abord pourquoi cette appellation ? C’est le Père Coly, qui a été en charge des paroisses de Moissy, Lieusaint et Réau durant huit années qui, dans son homélie, a utilisé cette expression tout droit venue de son Afrique natale où le langage sait traduire les rapports humains avec une respectueuse tendresse qui n’a plus cours en Europe.
Père Coly a donc évoqué les joies et les peines de Maman Félicie, ses quatre naissances et la perte d’un cinquième enfant, ses multiples déménagements liés aux mutations successives de son mari militaire, sa découverte de l’Allemagne où son mari a été stationné alors qu’on était en pleine guerre froide, son attachement à sa Corse natale et, surtout, son grand cœur.
L’assemblée aura retenu que le Père Robert Coly n’a pas tenu rigueur à Maman Félicie de lui avoir cuisiné « tant de légumes » au moment de son installation à Moissy, lui qui « n’aime pas les légumes » mais ne le lui a jamais avoué !
Un grand cœur généreux, une foi chevillée au corps, une discrète efficacité et une disponibilité permanente, ce sont là les principaux repères de la vie de Félicie Antonini, portée dans sa terre natale de Balogna (à une cinquantaine de kilomètres au nord d’Ajaccio) mardi 25 juin.

L’homélie du Père Robert Coly

A la demande de plusieurs personnes, et avec son aimable autorisation, nous publions l’homélie que le Père Robert Coly a donnée à l’occasion des obsèques de Madame Félicie Antonini :

« Nous sommes ce matin rassemblés pour accomplir dans la foi cette démarche de confier Madame Félicie Antonini à Dieu. Cette célébration eucharistique se veut porteuse d’espérance et veut refléter cette espérance qui a toujours animé Maman Félicie : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie. »

Madame Antonini est née à Balogna, petit village de Corse au flanc de la montagne il y a 86 ans. Elle y a vécu avec son père essentiellement puisque orpheline de mère dès l’âge de 11 ans. Elle y a été baptisée, y a fait tout son cheminement de foi, y compris son mariage à l’Eglise avec Antoine-Pierre Antonini, militaire à la carrière bien remplie et bien riche, rappelé à Dieu le 6 décembre 1996.

Comme épouse de militaire, elle a voyagé à travers la France, à l’étranger et notamment en Allemagne, ce qui a donné à Madame Antonini une ouverture certaine sur les personnes et sur le monde : sa chaîne préférée BFMTV. De leur mariage vont venir agrandir et embellir la famille, le Père José, Thomas, Marie-Antoinette et Anne-Marie, ainsi qu’un 5ème enfant décédé à la naissance, sans oublier une nièce et un neveu qu’elle a élevés et aimés comme ses propres enfants.

Pour revenir à notre célébration, nous sommes rassemblés en présence du Seigneur et nous venons d’écouter sa parole. En ce jour, Dieu a quelque chose à nous dire. Il nous assure de sa présence chaque jour. Il est à nos côtés dans les moments de joie comme dans les moments de douleur. Il sait que tous, nous aspirons au bonheur, que dans notre vie nous souhaitons tous être heureux. Mais ce bonheur, le vrai, qui nous le fera voir ? En tout cas, ce beau texte de l’Evangile nous invite à gravir avec Jésus la montagne. Nous le savons, suivre Jésus, ce n’est pas toujours évident. C’est pourquoi, Jésus nous invite à nous asseoir avec lui et à l’écouter. « Heureux » nous dit-il ! Par 8 fois il nous le dit. Le bonheur, nous dit-il, n’est rien d’autre que de trouver ce pour quoi on est fait et, plus encore, pour qui. Le bonheur nous dit-il, c’est une histoire d’Amour avec un grand A, à découvrir et à construire. Et pour nous tous, il est celui qui nous accompagne sur ce chemin, parce qu’il veut notre bonheur. Lui, il peut combler notre soif de vie absolue.

Il me semble que quelque part, Madame Félicie Antonini a cheminé sur le chemin de l’Amour à travers ses expériences de vie, un Amour qu’elle a vécu dans la vérité, conforme aux béatitudes. Ce matin, elle nous laisse un cadeau : l’expérience d’une vie simple, humble et authentique, la voie du respect des personnes, de l’attention aux autres, de l’accueil, de la paix, de la compassion. Celles et ceux qui l’ont côtoyée au presbytère de Combs peuvent aujourd’hui en témoigner. Derrière son sourire Maman Félicie avait un côté bon vivant, une finesse d’humour qu’on ne lui soupçonnerait pas. Elle se voulait la maman de tous. A ce sujet, je voudrais simplement témoigner personnellement. Quand on a appris à se connaître et à s’apprécier, elle m’a demandé de venir tous les midis au presbytère pour les repas. Très vite, elle s’est rendu compte que je n’étais pas trop « légumes ». Elle a alors commencé à en faire, avec une bonne gamelle pour le soir et en prime de beaux enseignements sur les bienfaits des légumes. Et moi de me dire : « Survivrai-je longtemps à ce régime ? » Heureusement ou malheureusement, son retour pour la Corse approchait et l’année suivante un 1er octobre, survenait son accident et l’expérience ne s’est pas poursuivie. Tout ceci pour dire le souci qu’elle avait des autres, de moi en tout cas.

J’ai été frappé aussi personnellement par son courage et sa force face à la maladie ; elle ne s’est jamais départie de son humour.

Madame Antonini vous nous laissez un bel héritage : le souvenir d’une femme de foi, amoureuse de Dieu, de Marie, de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, amoureuse de celles et ceux que vous côtoyiez, de votre famille qui faisait votre bonheur et votre force, sans oublier vos amis. Ce matin, nous vous recommandons à Dieu. Qu’il vous accueille dans sa gloire. Qu’il vous donne en plénitude la vie éternelle et la résurrection qu’il a lui-même si souvent annoncée.

Dans l’Eucharistie que nous allons célébrer maintenant rendons grâce pour le don du Christ qui ouvre à Maman Félicie et à chacun de nous les portes de la vie éternelle et qui nous invite à vivre au quotidien la réconciliation, la paix et l’espérance. Maman Félicie reposez en paix avec Antoine-Pierre votre époux et votre enfant qui vous ont précédés. Veillez sur vos enfants, vos petits-enfants, votre famille. N’oubliez aucun de vos amis. Reposez en Paix. Nous nous retrouverons pour la vraie vie aujourd’hui, demain et pour les siècles des siècles, AMEN. »


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