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Homélie du Jour de Noël
Article mis en ligne le 27 décembre 2012

« Ne rangeons pas l’enfant au fond d’un placard ».

Nous avons célébré cette nuit la venue du Messie, la naissance du Christ, de notre Sauveur. A l’exemple des bergers de Bethléem, nous nous sommes présentés nous aussi humblement au pied de la crèche, et nous avons laissé la Vierge Marie déposer dans la pauvre mangeoire de notre cœur, cet Enfant-Dieu venu parmi nous pour nous libérer du péché, nous redonner la Vie, la Vie éternelle. Et ce matin, nous nous retrouvons pour rendre grâce à Dieu pour ce don extraordinaire qu’Il nous a fait, et qui ne cesse d’être célébré sur tous les continents depuis plus de deux mille ans. Ce don est tellement extraordinaire qu’il nous dépasse complètement. Comment pouvons-nous réaliser que Dieu, dans sa toute-puissance divine, ait choisi de se révéler à nous en se faisant petit bébé, petit être fragile entre nos mains ? Car c’est Dieu lui-même qui vient se donner à nous, dans la nuit de Noël, rien de moins. Et c’est bien ce qui rend ce mystère de l’incarnation si bouleversant. C’est ce que cherche à nous expliquer saint Jean dans cet Evangile du jour de Noël. Alors que nous tenons dans nos bras ce petit Jésus que Marie nous a confié cette nuit, saint Jean vient s’asseoir à côté de nous et nous raconte qui est vraiment Jésus. Et il le fait délicatement, en plusieurs étapes, comme pour nous aider à entrer dans ce mystère. Tout d’abord, nous dit-il, Jésus, c’est le Christ, qu’on appelle aussi le Verbe, la Parole du Père. Ce Jésus, ce petit bébé à peine né, nous explique-t-il, existe en fait de toute éternité. « Au commencement était le Verbe », nous dit-il. L’existence du Verbe est donc antérieure à la création du monde. Et saint Jean de préciser que « le Verbe se trouvait auprès de Dieu », c’est-à-dire que le Christ, le Fils de Dieu est une personne distincte de Dieu le Père. Et saint Jean termine cette première étape en affirmant que « le Verbe était Dieu », depuis toujours, c’est-à-dire que ce petit enfant fragile qui nous regarde, est pleinement Dieu. Et en une phrase, saint Jean a réussi à nous projeter dans le mystère ineffable de la sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes.

Puis saint Jean nous raconte le rôle du Fils de Dieu dans la création du monde. « Tout fut créé par lui, et sans lui, rien ne fut ». Le Père a tout créé par le Fils et dans l’Esprit. En d’autres termes, on pourrait dire que le Verbe est la Parole créatrice, sortie de la bouche du Père, dans un même Esprit d’Amour. Mais le monde ne l’a pas reconnu. Adam et Eve ont rejeté le plan de Dieu. Et c’est la rupture du péché originel. Le Mal s’étend alors dans le cœur des hommes, les ténèbres envahissent le monde. Mais saint Jean nous rassure : « les ténèbres ne l’ont pas vaincu ». Saint Jean nous révèle ici la toute-Puissance du Christ face au Mal, face à ces créatures angéliques qui se sont elles aussi rebellées contre Dieu et qu’on appelle les démons. Face au Verbe de Dieu, le Mal ne peut rien faire. Face à la Lumière, les ténèbres s’effacent. Satan est obligé de reculer. Il peut nuire, mais ne peut avoir le dernier mot. C’est alors que saint Jean nous révèle que ce Jésus que nous tenons dans nos bras, est déjà venu sur la terre. « Il est venu chez lui » dit-il, puisqu’il s’est déjà manifesté à plusieurs reprises au peuple juif dans l’Ancien Testament à travers les Alliances, le don de la Loi, la Sagesse… Mais là encore les Pères d’Israël se sont rebellés contre Lui. Et saint Jean termine son enseignement en nous parlant du moment présent que nous partageons avec Marie et Joseph dans la crèche. « Et le Verbe s’est fait chair » nous dit-il. Ce qui veut dire que Dieu a choisi de devenir pleinement homme, il est devenu l’un de nous. Et « Il a habité parmi nous » ajoute l’évangéliste. Littéralement, il faudrait traduire « Il a dressé sa tente parmi nous ». Saint Jean veut nous montrer que le Verbe incarné, c’est la véritable demeure de Dieu parmi les hommes. Et pourquoi le Verbe s’est-il fait chair ? Tout simplement pour nous révéler qui Il est vraiment, puisqu’Il est « le Fils unique de Dieu plein de grâce et de vérité ». Quel mystère ! Quel émerveillement ! Quel enseignement de la part de saint Jean ! Une révélation si difficile à intégrer par la tête, et si facile à saisir par le cœur, qu’un petit enfant le comprend parfois mieux que nos esprits d’adultes compliqués. Alors retrouvons notre cœur d’enfant, laissons-nous émerveiller devant une telle preuve vivante de l’Amour de Dieu pour chacun d’entre nous.
Ne rangeons pas l’Enfant Jésus au fond d’un placard jusqu’à l’année prochaine, mais gardons-Le soigneusement au fond de la mangeoire de notre cœur pour qu’Il y fasse sa demeure pour toujours. Amen.